Dans un compte général des revenus du roi, pendant l'année 1202, ilest fait mention d'un Pierre de Velly, qui, pour lui et trente sergents à pied, qui avaient fait un service de sept jours, avait reçu une somme de 7 livres 15 sols. « Petrus de Velli, pro XXX servientibus pedis de VII diebus, VII libras et XV s. » Dans un autre article du même compte, il est encore question du même Pierre de Velly, qui, pour 7 autres jours de service, avait reçu, lui et 46 sergents à pied, XIII livres VIII sous IIII deniers. Il est aussi parlé d'un sieur « Guillaume de Vesly, qui, pour un cheval, avait reçu six livres : Guillelmus de Veli, pro equo, VI tibras. »
La terre de Vesly était un fief dépendant de la seigneurie de Dangu ; il y avait un huitième du fief, nommé le fief de Claire, relevant de la moitié de l'ancienne baronnie de ce nom ; c'était à ce fief qu'était attaché autrefois le patronage de la cure de Vesly.
C'était anciennement le chef-lieu du doyenné rural, qui ensuite est passé à Gamaches, du diocèse de Rouen, de l'archidiaconé du Vexin normand, du baillage de la vicomté et de l'élection de Gisors ; son église est sous le vocable de saint Maurice.
En 1119, la moitié de l'église de Vesly appartenait à l'abbaye de Marmoutiers. Vers le milieu du treizième siècle, le seigneur présentait pour la cure, à l'abbé de Marmoutiers, un sujet que l'abbé présentait ensuite à l'archevêque de Rouen. Les seigneurs de Dangu ont eu ce droit au dix-septième siècle ; enfin, dans les temps qui ont précédé la Révolution, la présentation avait lieu directement, du seigneur du lieu à l'archevêque de Rouen.
Il y avait autrefois un prieuré dédié à sainte Madeleine, dont une partie des bâtiments subsiste encore ; ce n'était plus, en 1789, qu'un bénéfice simple, à la collation de l'abbé de Marmoutiers ; à ce prieuré était attaché un plein fief de haubert, qui avait droit de présenter à la cure du Coudray en Vexin, et alternativement à celle de Guerny.
La chapelle de Saint-Léger de Nainville était, au treizième siècle, à la présentation du curé de Vesly ; depuis 1420, le curé de Vesly et le seigneur de Nainville y présentaient alternaivement.
Vesly possédait encore une léproserie sous le vocable de saint Thomas de Cantorbéry avec une chapelle dédiée à saint Nicolas ; le curé y présentait en 1544 ; mais, depuis, les seigneurs de Dangu prétendirent avoir seuls droit à la présentation. Elle fut démolie en 1701 et réunie à l'Hôtel-Dieu de Gisors.
Vesly a été un moment, en 1790, le siége d'une justice de paix ; c'est aujourd'hui une commune du canton de Gisors, dépendant de la perception de Dangu, desservie par le bureau de poste des Thilliers et exercée par les employés des contributions indirectes d'Étrépagny.
La population était, en 1806, de 624 habitants ; de 595 en 1841 ; et enfin elle est de 664 habitants d'après le dénombrement de l'année dernière ; il y a à Vesly 190 maisons, dont 49 couvertes en chaume et 141 en tuiles ou ardoises. C'est Vesly qui compte le plus grand nombre proportionnel d'individus de 20 à 40 ans. Sous le rapport de l'état civil, la population se compose ainsi qu'il suit :
Enfants et célibataires 44.66 p. 100
Mariés 47.46 -
Veufs 7.90 -
Total... 100 »
Vesly est la commune du canton qui contient le plus grand nombre proportionnel d'individus sachant lire et écrire, près de 90 pour 100. C'est, du reste, une des rares communes où la population a augmente ; il n'y a, à Vesly, qu'une naissance naturelle sur 14,55 légitimes.
La liaison que nous avons constatée entre le mouvement de la population et l'instruction est très-remarquable à Vesly ; presque tous les habitants ont reçu l'instruction primaire et la population, au lieu de diminuer, a augmenté.
Tous les habitants se livrent aux travaux des champs ; cependant 34 femmes et filles sont occupées à la fabrication des gants et de la tapisserie.
Le territoire a la forme d'un quadrilatère assez régulier, limité par les communes. d'Authevernes, Guerny, Noyers et le canton d'Étrépagny. Le chef-lieu, situé sur la lisière, du côté de Noyers, est traversé par la route de Gisors à Vernon.
Les annexes sont : la Boissière, la Chartreuse, le Prieuré et le taillis. La commune possède une maison d'école de garçons dans laquelle est la mairie, 4 hectares de pâtures communales et un bureau de bienfaisance dont le revenu est de 280 francs.
D'après la matrice cadastrale, la contenance territoriale est de 1186 hectares de terre, prés, bois, pâtures, marais, chemins, routes et pièces d'eau, sols, cours, jardins, etc., etc.