En 1085, les terres et seigneuries de Saint-Denis-le-Ferment et d'Amécourt appartenaient indivisément à Jean de Mussegros et Guillaume de Lile, tous deux chevaliers bannerets.
D'après l'historien anglais Smollet, Henri Ier, roi d'Angleterre, serait mort à Saint-Denis-le-Ferment, dans un château appartenant au duc de Normandie, contrairement à l'opinion d'Orderic Vital, qui le fait mourir au château de Lions.
On connaît peu de chose sur ce pays qui a bien longtemps fait partie du marquisat de Mainneville dont il était un des fiefs.
Il existait à Saint-Denis-le-Ferment une maison assujettie à une singulière redevance : « Lorsqu'il se mariera quelqu'un de cette maison, il est dû à mondit seigneur le plat de la noce à son choix, bons poulets, un chapon selon la saison avec un pain blanc et un pot de vin, tartes et gâteaux, qui seront portés par le marié et la mariée le jour de leurs noces, au manoir seigneurial, accompagnés qui consiste au meilleur morceau de viande, comme couple de garçons, filles et violons s'il y en a à la noce, afin d'y danser la première danse qui appartient à mondit seigneur, ou à la faite danser par qui il lui plaira ; et le tout faire avant de gagner la rose des filles, sous peine de 75 sols d'amende. » ( Aveu rendu au seigneur en 1779. )
Le château, dont il ne reste plus que la porte d'entrée, avait été construit sous Louis XIII, sur l'emplacement de celui dans lequel Smollet fait mourir Henri Ier.
L'église dédiée à Saint-Denis remonte au quatorzième siècle, mais n'a rien qui puisse fixer l'attention. On remarque dans le cimetière une très-belle croix en pierre sculptée. Le seigneur du lieu présentait à la cure.
C'était autrefois une paroisse du diocèse de Rouen, de l'archidiaconé du Vexin normand, du doyenné, du baillage, de la vicomté et de l'élection de Gisors ; c'est aujourd'hui une commune du canton de Gisors, du diocèse d'Évreux.
Les dépendances sont : la Côte-Piard, la Grode, le Gruchet, le Heucleu, Launay, Sainte-Austreberthe, le chateau Maigret, le Mont-à-Regret et la Cuette.
Sainte-Austreberthe était un prieuré qui, avant 1260, appartenait aux religieuses de Saint-Saëns ; en1740, il ne restait de ce couvent qu'une ferme et une chapelle où les religieuses de l'abbaye de Saint-Saëns faisaient célébrer la messe de temps en temps.
En 1643, l'abbé de la Croix-Saint-Leufroy conféra le prieuré à un particulier, mais l'abbesse de Saint-Saëns protesta, intenta un procès et fut maintenue dans ses droits.
Le territoire de Saint-Denis-le-Ferment a la forme d'un carré assez régulier ; il est divisé en deux parties presque égales par la vallée de la Lévrière ; six petits vallons viennent s'embrancher à droite et à gauche sur la vallée principale et se perdent à peu de distance de leur naissance.
Le chef-lieu est placé au fond de la vallée, sur les bords de la Lévrière, et se trouve à peu près au milieu du territoire ; il est traversé par les chemins d'intérêt commun, no• 4 et 59.
La commune possède un presbytère, une maison d'école de filles tenue par des religieuses, mais n'a ni mairie, ni maison d'école de garçons. Il existe un bureau de bienfaisance, créé depuis quelques années, qui n'a qu'un revenu annuel de 100 francs.
En 1806, la population s'élevait à 519 habitants ; elle était de 528 en 1841 et elle est réduite, d'après le dénombrement de 1866, à 492.
La population se répartit, d'après l'état civil, ainsi qu'il suit :
Enfants et célibataires 38.98 p. 100
Mariés 53.18 -
Veufs 7.84 -
Total... 100 »
Il y a une moyenne de une naissance naturelle sur 9,9 légitimes.
Parmi les habitants de Saint-Denis-le-Ferment, 23,73 pour 100 ne savent ni lire ni écrire ; 7,41 pour 100 savent seulement lire ; en fin 68,86 pour 100 savent lire et écrire.
En 1836, 23 garçons et 30 filles fréquentaient l'école ; il n'y a plus, en 1866, que 20 garçons et 20 filles qui reçoivent l'instruction primaire.
On compte à Saint-Denis-le-Ferment 158 maisons couvertes en tuiles et ardoises et 35 en chaume ; enfin, 152 ménages composés en moyenne de 3,10 individus.
Saint-Denis se trouve à 10 kilomètres de Gisors, qui est son marché le plus rapproché, son bureau de poste et sa perception.
La contenance cadastrale du territoire et de 1070 hectares de terres, prés, bois, pâtures, friches, pièces d'eau, cours, chemins, rivières, etc.
Une partie de la population est occupée aux travaux industriels ; cependant la majeure partie est employée à la culture de la terre.