1 750 habitants, écoles et pensionnat de filles, mairie, télégraphe, hospice, filatures, tisserie de calicots, moulins à blé, prairies, vignes et bois, commerce actif, foire, halle, chemin de fer.
Du temps de Henri Ier, roi d'Angleterre, au XIIe siècle, Nonancourt était déjà une place importante que ce prince fortifia en y élevant un très-fort château avec donjon, dont il ne reste plus aujourd'hui que quelques vestiges à mi-côte de la Madeleine.
Il y eut alors deux villes, séparées par cette forteresse : l'ancienne, située sur le plateau de la Madeleine, et la nouvelle, dont les habitations, groupées au pied du château, s'étendirent sur les bords de l'Avre. C'est la ville actuelle.
Cette place forte, fréquemment assaillie pendant les guerres féodales, assiégée vainement par Louis VII, roi de France, en 1152, se rendit à Richard Cœur de Lion, en 1196, et fut reprise plus tard, sur les Anglais, par Philippe-Auguste.
Plusieurs rois de France et d'Angleterre, de 1178 à 1190, eurent des entrevues au gué de Saint-Remi, comme à Trie près Gisors. A la suite de l'entrevue de 1190, Philippe et Richard partirent pour la croisade.
Les guerres de Cent ans furent particulièrement fatales à Nonancourt. Les Anglais détruisirent le château et incendièrent la ville, qui fut abandonnée des habitants, de 1424 à 1440. Ce ne fut que 40 années plus tard qu'on releva les fortifications, et que l'on mit de nouveau la place en état de défense.
Henri IV dut s'emparer de vive force de Nonancourt, en 1590 ; ses soldats pillèrent la ville et 93 habitants furent tués.
Une pièce de vigne, sur la hauteur, où se trouvait posté l'unique canon qui servit à ouvrir une brèche dans les murailles, est désignée depuis sous le nom de Vigne du canon.
Henri IV, la même année, coucha à Nonancourt et y traça le plan de la bataille d'Ivry, qui eut lieu trois jours après.
On raconte qu'en 1717, Jacques-Édouard, prétendant à la couronne d'Écosse, fut sur le point d'être poignardé par un Irlandais, le colonel Douglas, envoyé dans ce but à Nonancourt par l'embassadeur d'Angleterre. Mme L'hospital, maîtresse de poste, sut soustraire le prince au danger qu'il courait, en le tenant caché plusieurs jours.
Le domaine de Nonancourt a appartenu successivement à la maison royale de Courtenay, sous Philippe-Auguste, à Charles le Mauvais, comte d'Évreux, à Tannegui du Chatel, sous Louis XI, au duc de Longueville, en 1598, à la famille Gilbert de Saint-Lubin, vers 1700, d'où il passa, par acquisition, d'abord à M. de Crénilles, lieutenant général des armées du roi, puis au marquis de Chastenoye, lieutenant général du gouvernement des Iles Sous-le-Vent, et enfin, en 1790, à M. Perrier.
Avant 1789, Nonancourt, dont la forme étlllt à peu près carrée, possédait une enceinte de murailles flanquées de tours, et trois portes, celles de Dreux, de Saint-Lubin et de Verneuil. Une charte de 1204, donnée à Anet par Philippe-Auguste, concédait le droit de commune aux bourgeois de Nonancourt. Plus tard, d'autres rois accordèrent différents priviléges à cette ville, ainsi que le droit de mairie et de justice : elle devint en outre chef-lieu de bailliage royal et d'une maîtrise des eaux et forêts.
L'église date du XVIe siècle ; elle fut bâtie aux frais des habitants, en 1511, dans le style de l'époque. Les vitraux représentent la vie de Jéms-Christ. Passage de la voie romaine de Condé à Dreux.
Cette petite ville s'est embellie depuis quelques années.