La terre de Mesnil-sous-Vienne a toujours suivi le sort du marquisat de Mainneville dont elle était un des fiefs ; elle est passée successivement d'Enguerrand de Marigny à la reine Clémence de Hongrie, au dauphin Humbert, puis elle est revenue à la famille de Marigny, et a tour à tour appartenu au comte de Tancarville, à Blanche de Gamaches, à Marguerite de Châtillon, puis aux Roncherolles et enfin aux de Dauvet qui la vendirent il y a environ quarante ans.
Les habitants étaient tenus autrefois, envers le seigneur de Lonchamp, d'une redevance d'un boisseau d'avoine et d'une poule par chaque feu.
C'était autrefois une paroisse du diocèse de Rouen, de l'archidiaconé du Vexin normand, du doyenné et du baillage de Gisors, mais de la vicomté et de l'élection de Lions.
Son église est sous le vocable de saint Aubin. Enguerrand de Marigny la donna au prieuré de Saint-Laurent en Lions, qui présentait à la cure1.
Aujourd'hui c'est une commune du canton de Gisors et du diocèse d'Evreux. Son territoire, qui a la forme d'un quadrilatère très-allongé, est coupé au milieu par la vallée profonde dans laquelle coule la Lévrière ; deux vallons prennent naissance sur cette vallée, et l'un d'eux va, en se prolongeant, mourir dans le canton de Lions.
Le chef-lieu est situé à peu près au milieu du territoire, sur le bord de la rivière. Il a comme dépendances les Bilbabeux, la Coudre, Labie, les Simons, le Timbre et le mont Auget.
En 1806, la population était de 251 habitants; elle était de 256 en 1841, et, d'après le dénombrement de 1866, elle n'est plus que de 184: elle a donc diminué de 28,12 pour 100 en 25 ans.
Au point de vue de l'instruction, les habitants se répartissent ainsi qu'il suit :
Ne sachant ni lire ni écrire 38,69 p. 100
Sachant lire et écrire 61,31 -
Total... 100 »
La commune de Mesnil-sous-Vienne compte 55 maisons couvertes en chaume, et 31 en tuiles ou ardoises. Elle possède un presbytère, une maison d'école qui renferme la mairie et un bureau de bienfaisance dont le revenu ordinaire est de 528 francs.
La contenance du territoire est de 569 hectares, dont 512 hectares 24 ares 4 centiares de terres labourables, 10 hectares 56 ares 67 centiares de prés, 25 hectares 64 ares 59 centiares de bois, 46 ares 55 centiares de pièces d'eau, 10 hectares 12 ares 19 centiares de cours, sols, bâtiments et jardins, et le surplus en chemins et rivière.
L'étymologie de Bilbabeux vient des trois mots scandinaves : bye, maisons ; blau, noir, et boe, hameau, demeure, hameau des maisons noires ou des maisons de charbonniers.
Le nom de Timbre a été donné au village où les mareyeurs s'arrêtaient autrefois pour payer un droit au marquis de Mainneville, qui était chargé de l'entretien de la route; le paiement du droit était constaté par une estampille appliquée sur chaque charge ou voiture de marée.
Cette commune, traversée par le chemin d'intérêt commun n° 2, dépend du bureau de poste et de la perception de Mainneville, de la recette des contributions indirectes d'Etrépagny ; elle se trouve à 20 kilomètres de Gisors, et enfin elle est arrosée par la Lévrière.