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27400 Louviers : Sources

270002 Histoire et géographie du département de l'Eure ( Pages 270 à 273 )
Louviers.

11 643 habitants, sur l'Eure.

Louviers, comme la plupart des villes du département, ne commence à jouer un rôle dans l'histoire que vers le XIIe siècle. Cependant la période gallo-romaine y a laissé quelques vestiges qui permettent de faire remonter son origine au Ve siècle.

Au XIIe siècle, Louviers n'était probablement qu'une villa des ducs de Normandie, où Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion se rencontrèrent, en 1195, pour fixer, par un traité, les limites de leurs États. Deux ans plus tard, Richard céda ce domaine, en échange d'Andely, aux archevêques de Rouen qui le conservèrent jusqu'à la Révolution, sous le titre de comté.

Louviers, ville ouverte pendant le moyen âge, n'offrit aucune résistance aux Anglais, qui le pillèrent lieux fois, de 1346 à 1356, et conservèrent cette place jusqu'en 1360. Les bourgeois obtinrent alors l'autorisation de fortifier leur ville, mais il leur fallut cent années pour mettre leur projet à exécution, de sorte que l'état de défense était loin d'être achevé lorsque Henri V, en 1418, vint assiéger cette place à la tête de 10 000 hommes.

Les bourgeois se défendirent vigoureusement ; mais, ayant été obligés de capituler après vingt huit jours de siége, le vainqueur fit décapiter 120 d'entre eux et frappa les autres d'une contribution de 15 000 écus.

sévérité barbare servit de prélude aux grands désastres qui allaient fondre sur la ville.

Les Anglais tenaient cette place depuis douze ans déjà, lorsque les bourgeois exilés, réunis à quelques tronpes françaises, les en chassèrent, en 1430. Bedfort, l'année suivante, parut sous ses murs. La défense fut héroïque, et cette ville ne succomba qu'après six mois de résistance ; elle fut brûlée, et les bourgeois, contraints d'abandonner leurs foyers, ne les revirent qu'en 1440. Ils la relevèrent de ses ruines et contribuèrent puissamment, par leur courage et leur patriotisme, à expulser les Anglais de la Normandie. Ils aidèrent à reprendre Évreux et chassèrent l'ennemi de Pont-de-l'Arche, Verneuil, Harcourt, etc.

La belle conduite de Louviers trouva sa récompense dans les exemptions, droits et privilèges de toutes sortes qui lui furent accordés par Charles VII. La ville reçut alors le nom de Louviers-le-franc.

ligue du bien public, sous Louis XI, occasionna quelques désordres qui furent vite réprimés. Le prince Louis de Bourbon se saisit de la ville, au nom du roi.

Pendant les guerres religieuses, Louviers embrassa avec ardeur le parti de la Ligue ; il devint le siége du parlement après la prise de Rouen, mais Biron s'en empara en 15911.

Les troubles de la Fronde eurent peu de retentissement dans cette ville ; néanmoins, elle fut occupée militairement par le duc d'Harcourt, au nom du roi.

Comme faits particuliers, nous mentionnerons la possession des religieuses de Louviers, qui fit beaucoup de bruit en France, le rétablissement des écoles gratuites, en 1616, la création d'une milice bourgeoise, en 1709, d'une compagnie de pompiers en 1738, et d'une association de fabricants de draps, en 1766.

Plusieurs disettes et maladies pestilentielles désolèrent en outre Louviers, pendant le XVIIIe siècle, notamment en 1740 et en 1770.

1772, les charges de maire, d'échevin, conseillers, etc., furent achetées par les fabricants de drap, et la vénalité des fonctions municipales amena des dissensions dans la ville.

Louviers dépendait du parlement et de l'intendance de Rouen. Le chef-lieu de l'élection était Pont-de-l'Arche.

Il a eu un gouverneur royal et un maire. Il renfermait deux couvents, l'un de pénitents et l'autre dit des religieuses de Saint-Louis, plusieurs églises, celles de Notre-Dame, de Saint-Jean, de Saint-Gervais, des pénitents, des religieuses de l'hôpital et l'église de Saint-Martin.

L'archevêque de Rouen, comte de Louviers, y avait une haute justice.

En 1364, les bourgeois enceignirent cette ville de murailles flanquées de grosses tours et protégées par de larges fossés alimentés par la rivière d'Eure. Toutes ces fortifications ont disparu dans le cours du XVIIIe siècle.

L'industrie et le commerce de Louviers méritent une mention spéciale. Dès le XIIIe siècle, la fabrication des draps et les filatures de laine avaient acquis une grande importance. En parlant de cette ville, Froissart dit, au XIVe siècle : « C'étoit une des villes de Normandie où l'on faisoit la plus grande plantée de draperies, et c'étoit une ville grosse et moult marchande ».

Depuis cette époque, l'industrie de Louviers a fait de constants progrès. C'est la première ville manufacturière du département.

On y trouve de nombreuses fabriques de draps à bas prix, d'étoffes dites nouveautés, et de flanelles écossaises, etc., des filatures et tisseries à vapeur, une superbe usine pour la construction des machines appartenant à M. Mercier.

Les produits manufacturés des fabriques de Louviers sont très-renommés. Plusieurs maisons, notamment celles de MM. Dannet et Chennevière, ont obtenu des médailles aux diverses expositions de l'industrie.

La ville de Louviers occupe un joli vallon très-fertile. Les eaux de l'Eure, se divisant en plusieurs bras, servent de force motrice dans les établissements industriels.

On y remarque de jolis boulevards plantés en avenues, deux places publiques gazonnées et ombragées par de beaux arbres, d'élégantes maisons construites sur le bord de l'Eure. entre cours et jardins, et enfin quelques jolies rues dans les quartiers neufs de la ville.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! monuments, nous mentionnerons :

1° L'église Notre-Dame, chef-d'œuvre de l'art gothique, composée de cinq nefs et surmontée de deux tours, dont l'une au nord, ressemblant à une forteresse, portait, autrefois, une flèche en plomb que la foudre a détruite. L'autre tour. Au midi, sert de clocher.

Le chœurs et les nerf appartiennent au XIIIe siècle, le portail du midi, précédé d'un admirable porche, est du XVe siècle. Ce porche est de toute beauté : c'est une œuvre curieuse et délicate d'une haute valeur architecturale.

L'intérieur de cette église est d'une grande richesse. La chaire, le tombeau gothique du sire d'Esternay, plusieurs groupes en pierre, quelques verrières et l'autel sont artistement exécutés.

2° L'hôtel de ville, près de la place de Rouen et du boulevard.

3° Une maison du XIIe siècle, que l'on dit avoir appartenu aux templiers.

4° Quelques vestiges d'anciennes fortifications.

On trouve, à Louviers, un tribunal de première instance, un tribunal de commerce, une chambre consultative des arts et manufactures, un conseil des prud'hommes, des écoles publiques et libres de garçons et de filles, une salle d'asile, une Société de secours mutuels, une compagnie de sapeurs-pompiers, une musique municipale, une caisse d'épargne, un bureau de bienfaisance, un hospice, une bibliothèque publique, une salle de spectacle, des librairies et imprimeries, un journal périodique, etc.

Foires et marchés importants.