Au neuvième siècle, un chevalier nommé Varnaire ou Garnier échangea Hébécourt et plusieurs autres terres, avec Gauzelin, abbé de Jumièges ; Charles le Chauve confirma cet échange par un diplôme donné le 31 janvier 862. La charte désigne ce lieu sous le nom de Hilbocurtis, « situs in pago Vulcassino, in villa nuncupante Hilbocurte ».
En 1151, Hugues, archevêque de Rouen, confirme à l'abbaye de Saint-Martin de Pontoise, les biens et priviléges dont jouissait ce monastère, et il désigne Hébécourt « apud Hebecort terram et hospites quos ibidem habetis ».
Enfin une charte de Philippe le Bel, du mois de mars 1305, porte Herbertiarria.
En 1227, l'abbé du Marché-Raoul et Hugues d'Hébécourt firent un accord, sur la moulte des chanoines résidant à Sainte-Geneviève, près de Serifontaine. Deux ans après, l'abbaye de Saint- Denis acheta les propriétés que l'abbaye du Marché-Raoul possédait à Sainte-Geneviève ; cette même année, Hugues d'Hébécourt transigea avec l'nbbé du Marché-Raoul sur les droits d'usage des religieux dans les bois d'Hébécourt.
Le cartulaire blanc de l'abbaye de Saint-Denis renferme deux actes concernant Hébécourt.
Le premier, daté de 1251, contient une donation, par Louis de Hodenc d'Hébécourt, en faveur de l'abbaye de Saint-Denis pour augmenter le manoir qu'elle possédait à Serifontaine. On voit, dans le second, qu'un sieur Brocard, et Pétronille, sa femme, de la paroisse d'Hébécourt, ne pouvaient pas, en 1268, couper les bois qui leur appartenaient, en raison des droits d'usage de l'abbaye de Saint-Denis.
Au treizième siècle, Hébécourt appartenait à la famille Enguerrand de Marigny ; à la mort d'Enguerrand, qui fut pendu à Montfaucon, il passa à la reine Clémence de Hongrie.
Un sieur Perrot Boquart, qui était seigneur d'Hébécourt, voulait se faire payer une rente d'un boisseau d'avoine, par chaque feu ; les habitants résistèrent à cette prétention, et le seigneur fut débouté par sentence du baillage de Gisors du 1er octobre 1488.
Cette terre passa successivement aux Roncherolles et aux Dauvet ; enfin, en 1753, elle se trouvait entre les mains du sieur le Riche de la Popelinière.
Les abbayes de Jumièges et de Saint-Martin de Pontoise possédaient à Hébécourt de grandes propriétés, qui furent vendues comme biens nationaux, lors de la Révolution.
C'était autrefois une paroisse du diocèse de Rouen, de l'archidiaconé du Vexin normand, du doyenné, du baillage, de la vicomté et de l'élertion de Gisors ; le seigneur présentait à la cure. Son église, sous le vocable de saint Laurent, est très-ancienne, sans offrir rien de remarquable.
Aujourd'hui, c'est une commune du canton de Gisors, du diocèse d'Evreux, entourée par Mainneville, Amécourt, Bazincourt, Saint-Denis-le- Ferment et Sancourt.
Son territoire qui, sauf quelques échancrures, a un peu la forme d'un pentagone, est traversé par une vallée profonde, au fond de laquelle coule la Lévrière ; sa plus grande étendue se trouve dans la direction du nord-ouest au sud-est.
Le chef-lieu, bâti sur le flanc d'un côteau, est placé dans une charmante situation ; au-dessus se trouvent quelques bouquets de bois, à ses pieds coule la rivière ; ses dépendances sont : la Culée, le Bout de la Ville, la Lande-Soret, la Mare, les Landes, les Massins, la Perelle, la Vallée, les Monts et Rouville.
On tire l'étymologie de Soret du celtique sor, sur, et el, eau ; Lande-Soret veut donc dire lande près d'une source.
Rouville doit son nom ou à la couleur rouge de son terrain ou à Rou ou Rollon Ier, duc de Normandie, ou, peut-être même aussi, à quelque autre seigneur normand du nom de Rou. Il existait à Rouville, il y a quelques années, une filature, qui est aujourd'hui entièrement abandonnée.
La population d'Hébécourt a fort peu changé depuis 1841, époque à laquelle elle s'élevait à 544 habitants ; elle n'est plus, en 1866, que de 538, mais, si nous établissions une comparaison avec le recensement de 1851, nous verrions qu'elle a diminué, depuis cette époque, de 122 habitants ; cette grande différence, à quinze années d'intervalle, ne peut évidemment provenir que du départ du personnel et des ouvriers que la fabrique de Rouville avait dû amener dans le pays, en 1847, et qui l'ont quitté le jour où cette fabrique a cessé de marcher.
Hébécourt possède une école de garçons et une école de filles, qui sont fréquentées par un moins grand nombre d'enfants qu'en 1836 ; enfin 33 pour 100 des habitants ne savent ni lire ni écrire. Cette commune possède aussi une mairie, qui est annexée à l'école des garçons, un presbytère et un bureau de bienfaisance, dont le revenu annuel est de 181 francs.
L'agriculture occupe toute la population masculine ; 77 femmes ou jeunes filles fabriquent de la dentelle, des gants et de la tapisserie.
Le territoire se compose de 1 111 hectares, savoir : 901 hectares 96 ares, 63 centiares de terres labourables, 95 hectares 10 ares 12 centiares de terres plantées, 44 hectares 84 ares 84 centiares de prés et herbages, 33 hectares 04 ares 32 centiares de bois, oseraie et aulnaies, 84 ares 61 centiares de friches, 12 hectares 16 ares 56 centiares de jardins, cours, sols et bâtiments, et, enfin, 23 hectares de chemins, rues, places et rivière.
La commune d'Hébécourt est desservie par six chemins vicinaux et deux chemins d'intérêt commun, n° 2, de Gisors à Lyons, et n° 59, de Dangu à Sérifontaine ; elle dépend de la perception et du bureau de poste de Mainneville, de la recette des contributions indirectes d'Etrépagny ; son marché le plus rapproché est celui de Gisors, dont elle est éloignée de 13 kilomètres.