Bandeau du site 27.monvillagenormand.fr

27.monvillagenormand.fr

27720 Guerny : Sources

270001 Gisors et son canton ( Eure ) Statistiques. Histoire ( Pages 238 à 240 )
Guerny

Ce nom vient de guerne ou verne, qui signifie aulne ; dans différents titres, on trouve écrit Garni, Garneium, et dans le plus ancien Warnacum, qui voudrait dire marais fangeux ; enfin, dans une charte de 1060, concernant l'église d'Authevernes, on lit : « Rogerius vere e proprio jure terram quattuor boum in villa vocabulo Warnei. »

L'histoire ne fait aucune mention de Guerni ; l'ancien village, situé tout à fait sur les bords de l'Epte, avait fort peu d'importance, seulement, il dut à sa situation sur la frontière de la France et de la Normandie d'être détruit et rebâti plusieurs fois ; il a été certainement le théâtre de combats très-meurtriers, car, il y a peu d'années, on a trouvé aux environs de l'église de nombreux sarcophages en pierre, contenant des débris d'armures de chevaliers.

D'anciens fers de chevaux, semblables à ceux dont se servaient autrefois les Normands, ont également été trouvés sur le bord de la rivière.

La seigneurie de Guerny a pendant très-longtemps appartenu aux châtelains de Dangu, puis à des seigneurs particuliers, dont les noms même ont été oubliés et qui n'ont fait aucun acte digne de remarque.

En 1683, il est question de messire François de Mareste, seigneur de Guerny, Dousmesnil, et autres lieux, dont la fille unique épousa messire Lempereur, seigneur de Cantiers, près Gisors. De leur mariage naquit, vers 1700, messire François-Remy Lempereur, seigneur de Guerny, qui eut pour successeur son petit-fils, messire Remy Lempereur, seigneur de Guerny, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.

Ce dernier épousa, en 1799, Anatole-Charlotte de Boury, dont il eut quatre enfants ; l'aîné, qui vint au monde en 1800, est M. Charles-Anatole-Philéas Lempereur de Guerny, conseiller honoraire à la Cour des comptes, et qui est aujourd'hui propriétaire, pour partie, de l'ancienne terre de Guerny ; une autre partie appartient à M. de Boury, l'un des descendants d'une des familles les plus anciennes et les plus puissantes des environs.

Les armes des Lempereur était l'aigle à deux têtes, éployées de sable au chef de soleil de gueules sur champ d'or.

L'abbaye du Trésor, le prieuré de Saint-Claire et celui de Vesly possédaient sur le territoire de Guerny des propriétés importantes qui furent en partie vendues au moment de la Révolution.

C'était autrefois une paroisse du diocèse de Rouen, de l'archidiaconé du Vexin normand, du doyenné de Gamaches, du gouvernement de l'Ile-de-France, du parlement de Rouen, du baillage, de la vicomté et de l'élection de Gisors ; son église était sous le vocable de la Sainte-Vierge, le seigneur du lieu présentait à la cure alternativement avec le seigneur de Vesly.

Aujourd'hui, c'est une commune du canton de Gisors, du diocèse d'Évreux ; son territoire, limité par les communes de Vesly, Authevernes, Noyers, Dangu et les cantons de Chaumont et Magny, a une forme très-irrégulière; il suit l'Epte dans tous ses contours et s'incline légèrement vers les bords de la rivière ; enfin , il est traversé par la route départementale n° 26, de Gisors à la Roche-Guyon, et borné, à l'une de ses extrémités, par la route impériale n° 14, de Paris au Havre.

Le chef-lieu est situé sur la route n° 26, à proximité de la rivière ; ses annexes sont : le Moulin de la Chaussée, les Bordeaux et Gisancourt, qui remonte à une époque très-reculée ; dans de vieux titres, on trouve Glizancourt, Glisencort dans le pouillé d'Eudes Rigaud. Une charte de Goscelin Crespin, de Dangu, porte : Gisencortis.

Gisencourt possédait une église sous l'invocation de saint Nicaise ; c'était une paroisse distincte de celle de Guerny ; le seigneur du lieu présentait à la cure, quoique celui de Dangu réclamât ce droit ; on connaît peu de chose sur l'histoire de ce village ; on sait seulement qu'un sieur Alain de Guisencourt vivait en 1534.

Gisancourt a été réuni à Guerny en 1809.

En 1806, on comptait à Guerny 110 habitants, 217 en 1841, et le dernier dénombrement n'en constate plus que 195 ; la population a donc décru, depuis 1841, de 10,11 pour 100. Il y a aujourd'hui 49 maisons couvertes en tuiles et 18 en chaume, enfin 65 ménages ; c'est une des communes qui, proportionnellement, renferme le moins d'enfants et célibataires et le plus de groupes mariés.

Sous le rapport de l'instruction, nous voyons que 36 pour 100 des habitants, c'est-à-dire un peu plus d'un tiers, ne savent ni lire ni écrire.

Guerny dépend de la perception et du bureau de poste de Dangu, son marché est celui du chef-lieu de canton ; il se trouve à 50 kilomètres d'Évreux, 20 kilomètres des Andelys et 13 de Gisors.

Cette commune possède un des plus jolis presbytères du canton, une mairie, une maison d'école mixte et 15 hectares de prés et pâtures communaux ; elle a un bureau de bienfaisance dont le revenu annuel est consacré à secourir six indigents.

La contenance territoriale, d'après le cadastre, est de 612 hect. 85 a. 92 cent., savoir : 370 hect. 63 a. 98 cent. de terre ; 104 hect. 94 a. 54 cent. de bois ; 93 a. 76 cent. de futaies ; 56 hect. 55 a. 03 cent de prés ; 40 hect. 25 a. 42 cent. de pâtures ; 7 hect. 28 a. 09 centi. de jardins ; 84 a. 41 cent. de friches et mares : 4 hect. 35 a. 68 cent. de sols, bâtiments et cours ; enfin, 28 hectares de chemins, routes et rivières.

Depuis la confection du cadastre, près des deux tiers des bois ont été défrichés et livrés à la culture.

Il existe sur le territoire de Guerny un chêne qui a été respecté dans les défrichements qui ont eu lieu ; il faisait partie du bois Cornillon et est appelé le chêne de Notre-Dame, à cause d'une petite statue de la Sainte-Vierge qui se trouve dans son feuillage ; tous les ans, il est l'objet du pèlerinage d'un grand nombre de fidèles qui vont y demander la guérison des fièvres.

270002 Histoire et géographie du département de l'Eure ( Page 186 )
Guerny.

191 habitants, école, céréales, prairies, moulins à eau.