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27600 Gaillon : Sources

270002 Histoire et géographie du département de l'Eure ( Pages 280 à 282 )
Gaillon.

2 039 habitants, écoles et pensionnat, télégraphe, fabrication de tissus de soie pour chapellerie et nouveautés, filature, bonneterie, molleton, culture perfectionnée, cerisiers, bois, moulin, plâtrerie, etc.

Le nom de Gaillon, dit M. Le Prevost, paraît être une contraction de Castelliolum, et ce n'est qu'au XIIe siècle qu'il est parlé de ce lieu.

Philippe-Auguste, maître de la Normandie pendant la captivité de Richard, enleva le château de Gaillon à Geoffroy Barket, qui en était alors le possesseur, et en confia la garde à un capitaine routier du nom de Cadoc. Dans le traité qui intervint plus tard, entre Richard et Philippe, le château de Gaillon demeura à la France, mais Richard se repentit sans doute de cette cession, car il vint l'assiéger. Cadoc repoussa les troupes anglaises, et, en récompense de son courage, Philippe lui fit don de cette châtellenie.

Peu de temps après, une brouille, survenue entre le suzerain et le vassal, obligea ce dernier à remettre Gaillon entre les mains du roi.

Saint Louis, en 1662, céda cette châtellenie à l'archevêque de Rouen, en écbange de quelques moulins situés à Rouen, plus une somme de 4 000 livres tournois.

A partir de cette époque jusqu'au XVe siècle, les archevêques jouirent paisiblement de ce domaine. Mais les invasions anglaises troublèrent cette tranquillité. Bedfort prit Gaillon, en 1424, et démantela la forteresse. Ce ne fut qu'après l'expulsion définitive des Anglais, que Gaillon put se relever de ses ruines. En 1454, Guillaume d'Estouteville, archevêque de Rouen, fit commencer les travaux de reconstruction qui furent continués par le cardinal Georges d'Amboise, premier ministre de Louis XII, et par le cardinal de Bourbon, fondateur de la célèbre chartreuse.

Le château, édifié sur les ruines de l'ancien, était un véritable chef-d'œuvre qui tenait aux dernières traditions du style ogival et à la renaissance.

La description de ce château, par Charles de Bourgueville, en 1586, mérite d'être donnée :

« De Gaillon, qui est maison archiépiscopale, la plus belle, magnifique et plaisante qui soit en France : qui consiste en un grand parc, bien muré et fourny d'orangers, fontaines à grandes cuves de marbre, qui coulent en divers endroits, et d'un délectable jardin et fruitiers, grand ciprès, voiliers d'oyseaux, galleries grandes et magnifiques avecque tableaux exquis, tellement qu'il est transi en adage commun, quand l'on voit une plaisante maison, l'on dict vulgairement : C'est un petit Gaillon... »

Ce magnifique palais, ordonné par Georges d'Amboise, n'existe plus. Des travaux immenses ont modifié et transformé l'édifice, qui est devenu, en 1812, une maison de détention1. Un portique admirable de ce château existe en entier dans la cour de l'École des beaux-arts, à Paris. On l'y a transporté pierre à pierre.

Le chapitre de Gaillon, fondé par Cadoc, le 24 février 1205, reçut les bienfaits de la papauté et de saint Louis.

Ce chapitre a été réuni au grand séminaire d'Évreux, en 1737.

La chartreuse de Gaillon, située sur le territoire d'Aubevoye, fut fondée en 1571, sous le vocable de Notre-Dame de Bonne-Espérance, par le cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Rouen.

Les démolitions du Château-Gaillard et celles du petit fort du Goulet, servirent à construire ce couvent.

La chartreuse de Gaillon acquit rapidement de grands biens ; au spirituel, elle relevait directement de l'archevêché de Rouen.

La ville de Gaillon, bâtie sur le penchant d'une colline, est percée de rues étroites et escarpées. Elle renferme les ruines de l'ancien château fort, une maison de détention, une maison sculptée, en bois, du XVe siècle , et une église peu remarquable.

Le territoire de Gaillon est renommé par sa fertilité.