Sur la Risle, 4 032 habitants, écoles et pensionnat de filles, hôtel de ville, télégraphe, balles, fabriques de draps, tissage, etc.
Brionne, dit notre savant chroniqueur, Auguste Le Prevost « Indique une origine celtique et provient visiblement de la réunion du gaulois brio ou bria, pont, avec quelques noms primitifs de la Risle.
Brionne, comme on le voit, remonte à l'époque gauloise. Les Romains, en s'y établissant, construisirent quatre voies qui venaient y aboutir.
Après le trailé de Saint-Clair-sur-Epte, Rollon posséda en propre Brionne, et y bâtit une forteresse.
Ce domaine, à la fin du Xe siècle, fut érigé en comté, en faveur de Godefroy, fils naturel de Richard Ier, comte d'Évreux, puis il fut réuni au domaine ducal, où il demeura jusqu'en 1045, époque à laquelle Guillaume le Bâtard eu fit don à Gui de Bourgogne. Ce seigneur s'étant révolté deux ans plus tard contre Guillaume, fut vaincu par lui au Val des Dune et assiégé dans Brionne, qui ne se rendit que trois ans après.
Robert Courte Heuze, dont nous avons parlé dans la partie historique, échangea cette seigneurie contre Ivry, appartenant à Roger de Beaumont. Celui-ci la céda à son fils, le comte de Meulan, mais Robert Courte Heuze la lui enleva pour la donner à Robert de Meules. Ce Robert en fut chassé à son tour par le donateur qui détruisit le château. Le comte de Meulan, auquel Brionne avait fait retour, en 1090, rasa l'ancienne forteresse et en construisit une autre sur le coteau, en face de la rive droite de la Risle. Dans l'année 1124, elle fut assiégée et complètement ruinée, à l'exception du donjon, par Henri Ier, roi d'Angleterre.
Philippe-Auguste s'empara de ce donjon, en 1194, et l'un de ses successeurs, Philippe le Bel, le donna avec ses dépendances à Jean d'Harcourt, maréchal de France, en récompense de ses services.
De 1286 à 1449, c'est-à-dire pendant toute la période des guerres anglaises, Brionne éprouva les plus grands désastres ; il fut pris et repris, brûlé et pillé plusieurs fois.
A leur tour les protestants s'en rendirent maîtres, en 1562, et signalèrent leur passage dans cette ville en pillant les églises. Henri IV s'en empara en 1589, et, l'année suivante il y passa la nuit avec quelques troupes.
Brionne, qu'un incendie réduisit en cendres, en 1772, est aujourd'hui une jolie petite ville dont l'activité commerciale, les importantes fabriques de drap et les filatures ont développé la richesse.
Sur le territoire de la ville on a découvert des antiquités gauloises, telles que hachettes et médailles, ainsi que des poteries romaines et d'autres objets curieux. La colline du Vigneron, qui doit son nom aux vignes dont elle était anciennement couverte, porte les traces d'un camp romain. Quant à la forteresse féodale, il n'en reste plus que quelques pans de murs d'une épaisseur considérable.
Il y a eu à Brionne une léproserie, au XIIIe siècle, et un prieuré de bénédictins.
