2 162 habitants, écoles et pensionnat de filles, hôtel de ville, télégraphe, hospice, hauts fourneaux, fonderie et moulage de fonte, tréfilerie, clouterie, moulins à blé, tuilerie, étang, céréales, forêt, commerce actif de quincaillerie, foires, marchés, halle, etc.
Breteuil a été mêlé à toutes les guerres du moyen âge. Ses titres historiques datent du XIe siècle, époque à laquelle Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, voulant assurer sa frontière du côté de la France, y construisit une forteresse, dans laquelle les eaux de l'Iton furent amenées par un canal de dérivation partant de Bourth.
Le premier seigneur de Breteuil dont il soit fait mention fut le sénéchal des ducs de Normandie, Guillaume, fils d'Osberne. Ce seigneur se distingua brillamment à la conquête de l'Angleterre, et reçut en récompense de ses services, le comté de Herefort, ainsi que l'île de Wight. De retour en France, il se signala par une grande piété et fonda l'abbaye de Lyre et celle de Cormeilles.
Guillaume de Breteuil hérita, vers 1081, de tous les domaines français de son père, et mourut, après une vie troublée par des guerres incessantes, à l'abbaye du Bec, le 12 janvier 1103 : il fut inhumé dans l'église de Lyre.
Eustache, fils naturel de Guillaume, lui succéda au XIIe siècle, grâce à l'appui que lui prêta Henri Ier, roi d'Angleterre, dont il avait épousé une fille naturelle, appelée Julienne. Mais il ne tarda pas à se révolter contre son beau-père, qui le déposséda et donna sa baronnie à Raoul de Gaël, petit fils de Guillaume, fils d'Osberne, dont nous avons déjà parlé. Ce seigneur défendit Breteuil contre les Français ayant à leur tête Louis le Gros, et céda plus tard son domaine à son gendre, Robert II, comte de Leicester, qui prit une part active à toutes les guerres du règne d'Étienne, roi d'Angleterre et duc de Normandie. Le fils de ce roi, Eustache, sa révolta contre son père et livra la ville de Breteuil aux flammes. L'année suivante, 1138, Roger de Tosny lui fit subir le même sort ; l'église fut en partie détruite.
En 1152, Robert, ayant pris l'habit religieux en Angleterre, Robert III. aux blanches mains, son fils, fut reconnu comme seigneur de Breteuil et de Leicester, par Henri II. Ce comte assista, en 1189, au sacre de Richard Cœur de Lion, et s'embarqua quelques jours après pour la terre sainte ; il mourut dans la traversée, et son fils, Robert IV, hérita de ses domaines. Comme son père, il se croisa et se montra l'un des plus dévoués compagnons de Richard. De retour en France, en 1193, il défendit Rouen avec vigueur, résista aux entreprises de Phillippe-Auguste, fut fait prisonnier, et se vit contraint de céder Pacy pour sa rançon . Il mourut sans laisser d'héritier direct, et l'époque de sa mort ayant coïncidé avec la conquête de la Normandie, Philippe put réunir la baronnie de Breteuil et de Pacy au domaine royal.
En 1352, Breteuil fut donné avec Évreux et Beaumont, à Charles le Mauvais. La place fut assiégée plusieurs fois pendant les guerres de Cent ans : d'abord par Jean le Bon, à deux reprises, puis par le captal de Buch, qui l'occupa en 1372, ensuite par du Guesclin, qui fit démanteler le château, et enfin par 5 000 ligueurs d'Évreux qui échouèrent dans leur entreprise ( 1590 ).
Plusieurs rois, à partir de Philippe-Auguste, ont séjourné au château de Breteuil.
La mouvance de cette baronnie a été l'une des plus considérables de la Normandie ; elle comprenait, en 1172, quatre-vingt-un fiefs de chevaliers.
Ce domaine a eu titre de baronnie et de vicomté. Les bourgeois de la ville possédèrent, dès 1119, différents droits et franchises communales, qui furent augmentés par Philippe-Auguste et ses successeurs.
Breteuil appartint, en 1492, à Antoine de Lattre, seigneur de Grassard, au sieur de Maison, président de la cour des aides de Paris, en 1645, et fut compris, en 1651, avec le comté d'Évreux , dans la cession faite au duc de Bouillon.
Il reste encore quelques ruines des fortifications de l'ancien château. L'église, bâtie en grison, vers le XIe siècle, n'a rien de remarquable.
Aujourd'hui Breteuil est une jolie petite ville commerçante et animée. On y remarque un hôtel de ville élégant, dont la principale façade donne sur une grande place, ornée d'un délicieux square et encadrée de toutes parts par des magasins, des cafés et d'autres établissements publics et particuliers.