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27660 Bernouville : Sources

270001 Gisors et son canton ( Eure ) Statistiques. Histoire ( Pages 175 à 178 )
Bernouville

Ce village tire son nom de Bernouvilla, maison, village de Bernou ; il est situé sur un plateau fertile, arrosé par la rivière la Bonde, qui doit son nom à l'impétuosité de son cours ; il est nommé Bernouville dans le pouillé de Raoul Roussel et Bernonvilla dans celui d'Eudes Rigaud.

Le territoire, qui a la forme d'une hache dont le manche s'allonge sur la route de Paris à Rouen, par Gisors, n'a que peu d'accidents de terrain ; il est limité par les communes de Bézu- Saint-Éloi, Neaufles, Chauvincourt et le canton d'Etrépagny, et il est traversé par le chemin de grande communication n° 20 , de Dangu à la Feuillye.

Le nom de Bernouville est cité, pour la première fois, dans une charte donnée au mois d'août 1024, par Richard II, duc de Normandie, pour confirmer l'abbaye de Fontenelles dans les biens qu'elle possédait alors dans ce village, dénommé Bernovilla.

On retrouve encore le nom de ce village dans une charte de Henri II, roi d'Angleterre, qui l'appelle Vernouvilla, en remplaçant le B par un V, comme cela arrivait assez fréquemment au moyen âge. Par cette charte, qui remonte à 1160, le monarque anglais confirme en ces termes tous les biens que possédait la célèbre abbaye du Bec-Hellouin : « Je confirme également les biens donnés par Thomas Bardol et sa femme Rohais. C'est à savoir : l'église de Vernouville avec les droits de patronage et d'aveu, ainsi que toutes les autres dépendances de cette église. »

Quelques années après, en 1182, le pape Luce III confirma, à son tour, la possession de l'église à l'abbaye de Bec-Hellouin, qui présentait à la cure.

Au commencement du treizième siècle, Jean de Gisors fit à Philippe-Auguste l'aveu de ses biens, et notamment du fief de Bernouville qui est appelé Bernovilla.

Un poète français, du nom de Gilbert de Bernouville, vivait vers la fin du treizième siècle ; il ne reste de lui que treize chansons d'amour adressées à Béatrix d'Oudenarde, dont il parle ainsi dans l'envoi de sa deuxième chanson :

Chanson, tu t'en iras là

Où j'ai tout mon cœur donné ;

La dame du Mont saura

Qui plus aime en vérité

Foy et loyauté,

Et qui plus en a.

Un autre sire de Bernouville donna et aumôsna à la confrérie de Notre-Dame de l'Assomption, dans l'église de Gisors, le 22 août 1435, un droit de dîme entre Gisors et Trye.

Le village de Bernouville était un fief dépendant de la seigneurie de Gisors ; on le trouve compris duns tous les aveux que les seigneurs du chef-lieu faisaient au roi.

La terre de Bernouville appartenait, au seizième siècle, à la famille de Sabran ; elle a été possédée ensuite par un sieur Le Doyen ; elle fut achetée, en 1789, par M. Trudon de Lafresnaye ; son fils démolit l'ancien château et, sur une partie de son emplacement, fit construire une charmante maison de campagne.

Le seul hameau du village est Beaumont le Perreux, par abréviation de Pierreux ; c'était autrefois une abbaye, fondée en 1134, par Robert de Candos, seigneur anglais, connétable de Normandie, gouverneur de Gisors, qui y appela des religieux de l'abbaye du Pin, au nombre desquels était son neveu. Le premier abbé de Beaumont, qui est appelé Belmont dans le cartulaire de Mortemer, fut un Anglais nommé Alexandre, qui avait fait pieds nus le voyage de Jérusalem.

Le pape Innocent III bénit lui-même l'église de ce monastère auquel il accorda quelques priviléges. Robert de Candos et sa femme y furent enterrés de chaque côté de l'autel.

Peu d'années après la fondation de ce monastère, les religieux ne se plaisant pas sans doute sur les côtes pierreuses de Beaumont, se retirèrent à Mortemer-en-Lions.

Le prieuré de Beaumont-le-Perreux fut acheté par M. Trudon de Lafresnaye avec la terre de Bernouville, en 1789, et devint sa demeure. Dans la soirée du 13 janvier 1793, tandis que la famille de Lefresnaye était réunie dans le salon, une bande de chauffeurs, commandés par le fameux Cadet la Cocarde, s'introduisit dans l'habitation et pénétra dans le salon.

A la vue de ces individus qui étaient masqués ou barbouillés de suie, tout le monde avait reconnu les chauffeurs. Une lutte ou plutôt un combat acharné s'engagea dans les ténèbres, car, dès le premier moment, la lampe qui éclairait le salon avait été renversée. Bientôt, M. Trudon de Lafresnaye et son fils ainé, accablés par le nombre, tombaient sur le parquet, sans connaissance, l'un ayant le crâne ouvert par un coup de sabre, l'autre ayant cinq balles dans la poitrine. Après cette espèce de tuerie, les assassins allaient commencer le pillage, quand la présence d'esprit de la femme de chambre de Mme de Fresnaye leur fit prendre la fuite, avant d'avoir entièrement achevé leur œuvre de brigands.

MM. de Lafresnaye père et fils n'étaient qu'évanouis, et tous deux revinrent à la vie et survécurent à leurs blessures.

La commune de Bernouville est celle dont la population a le plus diminué depuis 1841. De 291 habitants, elle est réduite à 202, soit perte de 30,59 pour 100. C'est elle qui compte aussi le plus grand nombre proportionnel de naissances naturelles, 1sur 3,08 légitimes, et comme il existe une liaison intime entre l'ignorance et la démoralisation, c'est également cette commune qui renferme le plus grand nombre proportionnel d'individus dépourvus de toute espèce d'instruction primaire, 45 pour 100 des habitants ne savent ni lire ni écrire.

Bernouville possède une église placée sous l'invocation de Notre-Dame, et une mairie qui vient d'être construite avec le prix provenant de la vente de pâturages communaux; il a été réuni pour le culte et pour l'instruction primaire à Bézu-Saint-Eloi.

Sur 58 maisons qui composent le village, 33 sont couvertes en tuilles et ardoises, et 25 en chaume. Le nombre actuel des ménages est de 66 ; il était le même en 1846, avec cette différence qu'à cette dernière époque chaque ménage était composé de 4,16 individus, tandis qu'aujourd'hui on ne compte plus que 3,06 individus par ménage.

La commune de Bernouville est à 7 kilomètres de Gisors, qui est son marché et son bureau de poste et dont elle dépend pour la perception des contributions directes et indirectes.

Le territoire, d'après le cadastre, comprend 601 hectares, savoir : 459 hect. 80 ares 34 cent. de terre labourables, 45 hect. 47 a. 69 cent. de prés pâtures ; 72 hect. 72 a. 80 cent. de bois ; 5 hect. 08 07 cent. de vergers ; 6 hect. 21 a. 63 cent. de jardins ; 3 hect. 81 a. 04 cent. de friches et oseraies ; 3 hect. 10 a. 48 cent. de cours et sols, et 5 hect. 10 a. 14 cent. de chemins, routes et rivières, etc.

270002 Histoire et géographie du département de l'Eure ( Page 185 )
Bernouville.

202 habitants, céréales, filatures de coton, moulin à blé.

Le monastère de Beaumont-le-Perreux fut édifié dans cette commune en 1130. ( Voir partie historique. ) Les religieux de ce monastère se retirèrent à Mortemer, en 1134, et y fondèrent une abbaye.

Ruines d'un ancien château.