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27300 Bernay : Sources

270002 Histoire et géographie du département de l'Eure ( Pages 190 à 192 )
Bernay.

7 510 habitants, chef-lieu du canton et de l'arrondissement, 160 kilomètres de Paris, sur la Charentonne et le petit cours d'eau du Cosnier, au confluent de deux vallées, se dessine presque en forme de courbe, adossé dans sa partie nord-est centrale à une colline que l'on appelle les Monts, et d'où la '·ue plonge sur toute la Cité. Un fort joli boulevard parfaitement situé et qui longe le chemin -de fer de Paris à Cherbourg, borde la ville au sud et sert de promenades publiques.

Bernay ou Bernai est un nom d'origine celtique. ( Bernacum est devenu dans le nord Bernai et Bernac dans le midi. )

Vers l'an 1000, cette ville était déjà reconnue pour le chef-lieu du pays ; parmi les communes qui en dépendaient se trouvaient Broglie et Beaumont. L'agriculture y était alors fort restreinte et n'employait que treize charrues et treize attelages de bœufs.

A cette époque, la duchesse Judith de Bretagne, femme de Richard II, fonda à Bernay une abbaye de bénédictins dans l'église de laquelle elle fut inhumée en 1017.

De cette époque datent le développement et l'extension du commerce et de l'industrie de Bernay, parfaitement placé d'ailleurs pour l'un et pour l'autre, attendu qu'il était traversé par la route qui relie le Lieuvin et le pays d'Ouche.

Bernay eut dès lors son marché et plusieurs foires annuelles importantes. Mais ses étoffes ne sont mentionnées qu'au XIIIe siècle ; on fait remonter l'établissement de la Foire fleurie jusqu'à Richard II, époux de Judith.

Au XIIe siècle, Bernay était une place fortifiée et, au XIII•, Il devint le siège d'une vicomté.

Dans ce même siècle, il y fut tenu des assises solennelles de justice, au nom des ducs de Normandie et des rois de France.

Ce fut sans doute à la suite de ces assises que Louis IX fonda, vers l'an 1250, l'ancien Hôtel-Dieu de Bernay qui fut remplacé plus tard par un hôpital général.

Plusieurs guerres ont désolé cette ville. En 1418 elle tomba au pouvoir des Anglais ; en 1421 les Français la prirent à leur tour, mais les Anglais s'en emparèrent encore une fois et la conservèrent jusqu'en 1449.

En 1563, elle fut emportée d'assaut par l'amiral de Coligny et livrée aux flammes ; quelques années plus tard, elle fut encore dévastée par les troupes victorieuses du duc de Montpensier, qui avaient taillé en pièces, dans Bernay même, les paysans soulevés par les partisans du duc de Mayenne.

En 1628, on releva l'abbaye qui avait été détruite pendant les guerres de religion; ce monument contient aujourd'hui la sons-préfecture, la mairie, la bibliothèque, les tribunaux et la prison.

L'ancienne église abbatiale, style roman du XIe siècle, est devenue de son côté la halle aux grains.

Comme monuments remarquables, on trouve à Bernay : l'église Sainte-Croix, dont l'origine romane se trahit à l'intérieur, mais qui appartient, pour la plus grande partie, au XVe siècle. Indépendamment de plusieurs beaux vitraux du XV et du XVIe siècles, cette église possède des vitraux de facture moderne très-remarquables. Sous la direction et les efforts intelligents de son curé actuel, M. l'abbé Pichot, elle s'est embellie dans toutes ses parties.

L'église de la Couture, renommée pour ses pèlerinages, est fort curieuse ; on admire surtout les vastes proportions et l'élégance de son architecture ; c'est un beau modèle, altéré pourtant, du style gothique du XVe et du XVIe siècles. Vitraux intéressants. Belles sculptures en albâtre.

Il y a eu dans Bernay cinq couvents, dont trois pour les hommes et deux pour les femmes.

Ces cinq établissements religieux finirent par posséder à eux seuls les deux tiers de la ville.

Cette ville renferme actuellement un colléga communal, situé dans un ancien couvent d'annonclades ; plusieurs établissements d'instruction primaire, laïques et congréganistes, de garçons et de filles ; une bibliothèque composée de 4 200 volumes ; une Société de secours mutuels ; une Société alimentaire, un hospice de 126 lits ; une section de la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles lettres de l'Eure ; une compagnie de sapeurs-pompiers de 90 hommes ; une musique-fanfare de 24 musiciens; des imprimeries, des lithographies, des librairies, un journal d'annonces légales et un télégraphe. On y trouve encore des filatures de coton et de laine, des blanchisseries de toiles, fils, cotons et rubans, des teintureries, des moulins à blé, des tanneries, des apprêteurs et fabricants de frocs, des fabricants de casquettes et un grand commerce de grains, laines, toiles et frocs, etc., etc.

La Foire fleurie dure huit jours.

Les marchés sont excellents ; ils ont lieu le mardi et le samedi, ce dernier est très-important. Halle.