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27800 Le Bec-Hellouin : Sources

270002 Histoire et géographie du département de l'Eure ( Pages 202 à 203 )
Bec-Hellouin.

653 habitants, école, céréales, prairies, bois, blanchisseries, moulins à eau sur le ruisseau de Saint-Martin, dépôt d'étalons pour l'armée.

Malgré les limites étroites de notre travail, nous ne pouvons nous empêcher de rapporter ici quelques lignes de l'éloge que fait Auguste Le Prevost, du Bec-Hellouin. « Le nom de ce lieu en latin, Becus Herluini, est bien l'un des noms les plus illustres dans les fastes de la science comme dans ceux de la religion ; un de ceux dont peuvent s'enorgueillir, nous ne dirons pas seulement notre département ou notre province, mais la France, l'Europe occidentale tout entière. Nous ne saurions trop en effet le rappeler à nos compatriotes : c'est dans cette chétive bourgade, aujourd'hui déserte et désolée, que le flambeau des lumières fut apporté d'Italie au XIe siècle, et c'est de là qu'il rayonna pendant plusieurs générations sur les contrées voisines. Cette enceinte, où ne retentit plus que la voix des soldats et le hennissement des chevaux, fut une pépinière inépuisable que la Providence sembla créer tout exprès pour régénérer l'Occident et peupler ses cathédrales et ses abbayes de saints et de doctes personnages, etc., etc. »

Cette abbaye, l'une des plus célèbres du monde. eut des commencements très-modestes ; en 1039, Hellouin ou Huerloin fonda sur la petite rivière du Bec un petit monastère, pauvre, obscur d'abord, mais dont la haute réputation de science s'étendit promptement dans toute l'Europe. L'enseignement de Lanfranc, de saint Anselme, vers la moitié du Xle siècle, fit briller le monastère du plus vif éclat. De nombreux disciples de tous rangs accoururent pour recevoir les leçons de ces doctes personnages, et bientôt le cloître, devenu trop étroit, fut transféré par Hellouin dans l'endroit où il existe de nos jours.

Du XIe au XIIIe siècle, il sortit de ce foyer de lumières des archevêques, des savants, des prélats et un pape. Les libéralités des seigneurs et des bourgeois enrichirent l'abbaye, et un grand nombre de monastères s'établirent sous sa dépendance.

Mais, quoique toujours fort riche, sa réputation faiblit au XIVe siècle ; les malheurs de la guerre fondirent sur l'abbaye qui fut en partie brûlée avec le bourg par les Anglais, commandés par le duc de Clarence. Elle subit encore plusieurs assauts pendant le XVe siècle, et, lorsque les protestants la dévastèrent à leur tour, en 1563, elle était bien déchue de son ancienne splendeur.

Aujourd'hui, les ruines sont encore remarquablement belles ; il reste la magnifique tour de l'église construite au XVe siècle, une cour carrée entourée de porches où les moines prenaient leurs récréations, et une belle et vaste maison du XVIIe siècle, qu'un décret de la Convention a convertie en dépôt d'étalons pour l'armée.

La bibliothèque de l'abbaye était fort riche. Tous les ouvrages et les archives ont été enlevés pendant la Révolution.

Le tombeau de l'abbé fondateur, Hellouin, et quelques autres sépultures existent dans l'église du bourg qui date en partie du XIVe siècle.

Fontaines minérales.