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27700 Les Andelys : Sources

270002 Histoire et géographie du département de l'Eure ( Pages 168 à 170 )
Andelys

5 161 habitants, chef-lieu de canton et de l'arrondissement, sur la Seine et le Gambon, à 90 kilomètres de Paris, divisé en deux villes, le grand Andely et le petit Andely, possèdent différents établissements d'utilité publique tels que des écoles et pensionnats, une salle d'asile , une bibliothèque, un hospice et un bureau de bienfaisance.

Le commerce et l'industrie y sont florissants.

On y trouve une compagnie de sapeurs-pompiers, une musique municipale, un journal d'annonces légales et plusieurs librairies, imprimeries, etc.

Cette ville qui, selon toute probabilité, a une origine celtique, doit la première mention qui en est falte dans l'histoire à une abbaye de femmes que Clotilde, femme de Clovis, fonda dans ses murs au Vle siècle. D'après une tradition qui a traversé 13 siècles, la construction de cette abbaye aurait donné lieu à un miracle ; à la prière de Clotilde, l'eau de la fontaine voisine aurait eu pour les ouvriers la force et le goût du vin.

De là tous les ans, le 2 juin, pèlerinage à cette fontaine dans les eaux de laquelle on vient chercher le remède à certaines maladies.

Cette abbaye, détruite par les Normands vers l'an 900, jouit jusqu'au jour de sa ruine d'une grande réputation ; les Anglo-Saxons envoyaient leurs filles s'instruire et se consacrer à Dieu dans ce monastère sur l'emplacement duquel s'éleva, vers le Xe siècle, l'église collégiale de Notre-Dame. Jusque vers le tiers du XIIe siècle, le grand Andely exista seul ; le port-Andely était situé au petit Andely, appelé la Couture d'Andely, à l'endroit où le Gambon se jette dans la Seine. Richard Cœur de Lion fit fortifier ce lieu en y établissant une enceinte de murailles flanquées de tours. Telle fut l'origine du petit Andely. C'est aussi à Richard que l'on doit la construction du Château-Gaillard.

Cette puissante forteresse, destinée à défendre les États de son fondateur contre les attaques de son rival de France, occasionna une guerre entre les deux souverains et mécontenta l'archevêque de Rouen qui lança un interdit contre Richard, mais ce dernier apaisa l'archevêque en lui cédant Dieppe, Louviers et quelques autres seigneuries, en échange d'Andely qu'il s'était approprié.

Le Château-Gaillard a subi différents sièges. Philippe-Auguste s'en empara en 1203. Pendant les guerres de Cent ans. Il fut pris et repris plusieurs fois par les Anglais et les Français, et finit par rester entre les mains de Charles VII, en 1449.

Henri IV à son tour se saisit de cette forteresse, en 1589, mais elle ne tarda pas à retomber au pouvoir des ligueurs qui la rendirent au roi en 1591. Quelques années plus tard ce prince, et après lui Louis XIII, firent démolir cette forteresse dont les matériaux servirent à édifier des maisons religieuses.

Le Château-Gaillard a été l'une des plus célèbres forteresses de la Normandie. Elle se composait de trois enceintes de murs de huit pieds d'épaisseur et de dix-sept tours, que protégeaient des pentes escarpées et un profond ravin du côté de la Seine.

Marguerite de Bourgogne et Blanche de Bourgogne y furent enfermées. Blanche y demeura sept ans, et Marguerite y fut étranglée par ordre de son époux, Louis-le-Hutin. Revenons à la ville ; son histoire est liée intimement à celle du Château-Gaillard. Louis le Gros s'en empara en 1119, et cinquante ans plus tard, elle fut incendiée par ordre de Louis VII. Cette ville obtint de Jean sans Terre les libertés et les coutumes des bourgeois de Rouen, en 1200, c'est-à-dire quelques années avant la réunion de la Normandie à la couronne.

Andely a été siège de bailliage et d'élection ; il possédait un présidial, d'où ressortissaient les bailliages de Vernon, de Gisors et de Lyons. Il possédait en outre une collégiale, sept églises et quatre couvents, dont deux de femmes.

Les Andelys possèdent plusieurs monuments remarquables :

1° l'église collégiale de Notre-Dame dont la façade en style byzantin est admirable. On trouve dans la construction de cette église plusieurs styles. L'aile droite appartient au gothique et l'aîle gauche à la renaissance. Commencée au XIIIe siècle, elle n'a été terminée qu'au XVIe. Ce que l'on remarque encore dans cette église, ce sont ses magnifiques vitraux et ses rosaces.

2° L'église Sainte-Clotilde, séparée par un vallon de la fontaine de ce nom, appartient au style ogival primitif du XIIe siècle.

3° L'hôtellerie de la fleur de lis. C'est une maison de bois sculpté qui fait l'admiration des touristes. On y voit une charpente d'une grande hardiesse, un bel escalier, une boiserie semée de fleurs de lis et d'arabesques et une cheminée gothique, etc.

4° Une maison du XVIIe siècle où est mort Thomas Corneille, frère de l'auteur du Cid. Derrière cette maison s'élève la statue du Poussin, l'un des grands peintres de la France.